Matthieu DUJARDIN Marathonien à ses heures perdues
Publié il y a 9 ans
Matthieu a partcipé le 15 novembre dernier au Marathon de Valence, nous lui laissons la parole :
-" 6h00 : 16000 coureurs se lèvent prêts à courir la mythique distance des 42,195 kms.
7h30 : départ de l'hôtel, nous sommes un groupe d'une trentaine de coureurs... Ciel bleu, déjà 13°C,
tout le monde est très motivé, les maquillages sont faits, la tenue ajustée et le moral au taquet.
8h10 : arrivés à la Cité des Arts et des Sciences, un décor fabuleux de la 3ème ville espagnole.
Rapidement, je me fais embarqué pour une interview, en majeure partie sur le drame du 13
novembre passé. Malgré les quelques soucis de communication (No me hablo un bueno español),
elle se passe super bien.
8h30 : Consigne déposée, je retrouve mon sas 3h30, après avoir perdu mes collègues du week end,
l'ambiance se réchauffe, le speaker se chauffe la voix, ça s'annonce énorme...
8h55 : La minute de silence est lancée, sur 16000 coureurs, nous sommes environ 550 français,
facilement reconnaissable avec notre maquillage aux couleurs de la France. Durant ce court instant,
les espagnols ont apporté leur soutien par une accolade durant toute la minute, beaucoup de
messages transmis, le coeur y était.
9h00 : Le départ est lancé, les grands boulevards permettent de se mettre rapidement dans l'allure
souhaitée. Il fait 15°C et le public est déjà bien chaud !
Km 10 : 50 minutes de course, je suis dans l'allure voulue, tout va bien, sauf qu'on arrive déjà à
18°C.
Km 20 : 1 heure et 40 minutes de course, ma vitesse n'a pas évolué, je suis toujours sur un 12 km/h
de moyenne, mais la chaleur commence à se faire sentir, l'hydratation a été un point clé, mais le
ravitaillement solide était bien trop léger pour une telle épreuve (seulement des abricots séchés).
Km 24 : 2 heures tout rond, la pose « Usain Bolt » pour la photographe (notre organisatrice du
voyage), jusque là ça tient.
Km 27-30 : Craquage complet, fringale et grosse soif sans prévenir malgré une hydratation
régulière. Obligé de s'arrêter 3 minutes afin de récupérer et prendre le temps de se nourrir. Et c'est
reparti pour 5 kms à une allure proche des 12 km/h.
Km 35 : On arrive à une température dans les 22-23°C, ça devient dur, pour les jambes, pour
l'estomac... Mais la foule, pas 50m sans se faire crier dessus « Bravo ! venga venga ! Campéones ! »
Km 37 : « Matéu, eres mi campéon !! ». Sisi, ça vient d'une très jolie espagnole, obligé de faire
demi tour et un p'tit bisou pour la remercier, mais sans suite...
Km 40 : La foule devient archi compacte, on passe à maximum 3 coureurs de front, on se croirait au
Tour de France avec une arrivée à l'Alpe d'Huez. On se sent fort à ce moment.
Km 41 : Arrivée sur la Cité des Arts et des Sciences, la vue est magnifique, le public chaud
bouillant, on ne sent même plus les 10kms qui ont précédé.
Km 42 : On tourne à gauche, tapis bleu pour les 200 derniers mètres, l'unique arrivée sur l'eau, et un
bon sprint (4'00/km), les plus beaux que j'ai jamais courus jusqu'à présent. Le plus formidable, c'est
d'avoir toujours envie de courir, cette ville est géniale, les gens sont énormément chaleureux, j'en
finis en un peu moins de 4h, mais je n'ai pas vu le temps passé, l'envie de revenir avant même d'être
parti est déjà là..."
Merci Matthieu pour nous avoir fait vivre ta course comme si nous y étions !